Présentes parfois sur la carte des grands restaurants, les fleurs sauvages comestibles ne sont pas que belles. Elles sont en effet dotées de nombreuses vertus. En Asie orientale d’ailleurs, elles font partie depuis des millénaires de l’alimentation quotidienne. Voici notre top 5 des fleurs à manger pour inviter la poésie dans votre assiette et joindre l’utile à l’agréable !

Qu’est-ce qu’une fleur ?

Au sens botanique du terme, la fleur est l’appareil reproducteur d’un végétal. Souvent colorée, elle a principalement pour objectif d’attirer les insectes pollinisateurs. Mais, sans le savoir, vous mangez déjà des fleurs. Du brocolis par exemple ! Il s’agit en fait d’une multitude de boutons floraux pas encore éclos. Et aussi du chou-fleur, comme son nom l’indique !

Certaines fleurs comestibles sont déjà bien connues des gourmets qu’ils utilisent notamment en beignets : acacia, courgette, glycine, sureau… La bourrache, à la délicate saveur d’huître, ou encore la capucine sont idéales pour en mettre plein la vue ! Mais les fleurs sauvages comestibles sont bien plus nombreuses que vous ne le pensez ! Voici une petite liste non exhaustive : Absinthe, Achillée, Aphyllante, Arbre de Judée, Aspérule, Cardamine des Prés, Chardon-Marie, Églantier, Lamier, Lavande, Marguerite, Primevère , Reine des Prés, Rose Trémière, Salsifis des Prés, Sureau, Trèfle, Violette…

Les fleurs sauvages comestibles à utiliser sans modération : atouts et recettes

1 – L’ail des Ours

Utilisé depuis l’Antiquité pour ses grandes vertus médicinales, l’ail des ours fait partie des plantes sauvages comestibles incontournables. Plus riche en principes actifs que l’ail traditionnel, l’Allium Ursinum était l’allié de nos grands-mères. Elles l’utilisaient en effet à de multiples occasions. Outre sa saveur délicate mais puissante, l’ail des ours possède effectivement des propriétés antiseptiques et digestives. Puissant anti-microbien riche en vitamines (A, B, C…) et minéraux, il stimule la circulation sanguine. Facilitateur digestif, il est aussi préconisé en cas d’arthrite et de rhumatismes. Enfin, il est efficace pour faire baisser la tension.

Dès la mi-mars, vous trouverez cette délicieuse plante-condiment dans les sous-bois humides. Chaussez vos bottes ! Attention toutefois à ne pas le confondre avec le muguet, quant à lui toxique ! Une fois fleuri, récoltez les grandes feuilles de cet ail sauvage ou ail des bois.

Recette : pesto à l’ail des ours

Ingrédients pour 1 grand bocal de pesto 

  • 100 g de feuilles d’ail des ours,
  • 50 g de parmesan râpé,
  • 100 g d’un mélange pignons de pin et amandes émondées moulues grossièrement,
  • huile d’olive, sel, poivre…

Mixez tous les ingrédients jusqu’à la consistance et la saveur souhaitées.

2 – La bourrache

Tout se mange dans la bourrache. Les fleurs et les feuilles. Surtout utilisée aujourd’hui pour colorer avec raffinement toutes sortes de préparations culinaires, la ‘Borago Officinalis‘ est une véritable plante de santé ! La médecine populaire la connaît en effet depuis l’Antiquité pour ses vertus tant diurétiques, que émollientes, expectorantes ou encore sudorifiques. Riche en divers acides gras, ce ‘père de la sueur‘ d’après son nom arabe ‘abou rash’, possède une action anti-inflammatoire reconnue.

Recettes

Avec sa saveur délicatement iodée, ses forme et couleur étonnantes, la bourrache sublime tous les plats. De l’entrée au dessert en passant par les viandes et poissons, vous n’avez en effet que l’embarras du choix. L’effet est garanti.

3 – Le coquelicot

Utilisées autrefois pour soigner l’asthme, la toux ou encore la coqueluche, les fleurs sauvages de coquelicots ont d’autres vertus médicinales. On peut ainsi avoir recours à ses fleurs légèrement calmantes et narcotiques en cas d’anxiété, émotivité, insomnie, nervosité…

Recette : gelée de coquelicots

Ingrédients pour 4 pots

  • 100 g de pétales de coquelicots,
  • 2 litres d’eau,
  • environ 1.5 kg de sucre,
  • 2 jus de citrons.

Faites chauffez les 2 litres d’eau avec le jus de citron, puis ajoutez les pétales.

Faites ensuite bouillir doucement pendant environ 15 minutes. Puis, laissez reposer 1 heure.

Filtrez alors le jus, pesez-le et ajoutez le sucre (800 g par litre de jus).

Faites enfin chauffer doucement pendant 45-50 minutes.

(Astuce : pour réduire le temps de cuisson et obtenir une belle gelée, vous pouvez utiliser de l’agar-agar, du sucre gélifiant, des pommes…).

4 – La pâquerette

Si tous nous connaissons cette fleur sauvage parmi les premières à éclore au printemps, nous ignorons ses grandes vertus ! Star de nos bouquets printaniers, la pâquerette ou Fleur de Pâques était jadis utilisée pour soigner les ecchymoses. Les médecins de la Renaissance louaient quant à eux ses propriétés à la fois dépuratives, diurétiques et expectorantes. Aujourd’hui, les ‘Bellis Perennis‘ égayent avec les autres fleurs sauvages comestibles nos salades composées et menus printaniers. On apprécie aussi leur texture tendre et croquante, ainsi que leur saveur légèrement aromatique. On peut également consommer les feuilles. En fait, tout se mange dans la pâquerette, à l’exception de la racine.

Nos grands-mère avaient quant à elles l’habitude de conserver les boutons floraux dans du vinaigre, à l’instar des câpres.

Recettes 

Infusion solaire aux pâquerettes

Placez les fleurs de pâquerettes dans un bocal fermé avec de l’eau en plein soleil. Laissez ensuite reposer quelques heures. Lorsque l’eau est bien colorée, filtrez l’infusion et profitez alors de ses propriétés thérapeutiques.

Macérat de pâquerettes (contre les contusions)

Remplissez un bocal d’huile d’olive et de fleurs sauvages fraîchement cueillies. Laissez ensuite reposer une quinzaine de jours dans un endroit frais à l’abri de la lumière, en remuant 1 fois par jour. Filtrez. Votre macérat est alors prêt à consommer.

5 – Le pissenlit ou dent de lion

Si les capitules jaune d’or des pissenlits égayent nos plats, leurs feuilles et racines possèdent des vertus détoxifiantes, drainantes et diurétiques. On l’utilise très souvent en phytothérapie pour éliminer les déchets, favoriser la digestion…

Recette : miel de pissenlit (ou cramaillotte)

Ingrédients

  • 400 g de fleurs de pissenlits,
  • 1 kg de sucre,
  • 2 oranges + 2 citrons non traités,
  • 1.5 litres d’eau,
  • huile essentielle de vanille (ou gousse).

Lavez les capitules de pissenlits puis faites-les sécher au soleil. Mettez-les ensuite dans un récipient avec les agrumes coupés en rondelles et l’eau. Laissez cuire à petits bouillons pendant environ 1 heure. Utilisez alors un linge propre pour filtrer le jus. Reversez ce jus dans le récipient avec le sucre et la vanille. Puis faites cuire environ ¾ d’heure à partir de l’ébullition. Et enfin, régalez-vous !

Que vous utilisiez les fleurs sauvages comestibles à des fins décoratives ou thérapeutiques, attention à bien savoir les identifier. Certaines d’entre elles sont très toxiques, voire mortelles ! Exemple avec cet article de Toxiplante. Veillez aussi à les récolter hors des zones de cultures intensives. Enfin, ne prélevez que ce dont vous avez besoin. Bonne cueillette !