Puisant ses sources dans les pharmacopées chinoise et indienne, la phytothérapie n’est pas propre à l’homme. Depuis toujours en effet, les animaux utilisent les plantes médicinales pour se soigner ou corriger des carences alimentaires. Cette pratique ancestrale dont les premiers recueils remontent à 1500 av. J-C. requiert toutefois des connaissances pointues. Le point sur les différentes façons d’utiliser ces plantes curatives ainsi que les précautions d’usage à observer.

Phytothérapie versus médecine traditionnelle

Si les plantes fournissent encore à l’heure actuelle plus de 50 % des médicaments traditionnels, leur utilisation diffère selon les médecines. La médecine classique extrait seulement les principes actifs des plantes. La phytothérapie quant à elle, comme son étymologie grecque l’indique (« phytos » plante et « therapeuo » soigner) exploite l’ensemble du végétal (ou totum).

D’autre part, la phytothérapie est une médecine globale et non, contrairement à la médecine traditionnelle, qu’anti symptomatique. Elle utilise ainsi les plantes pour soulager le problème de santé ponctuel mais aussi pour aider le corps humain à se soigner par lui-même. A se rééquilibrer. Pour en savoir plus sur la phytothérapie, retrouvez l’article de Doctissimo.

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Les plantes médicinales en phytothérapie : des moyens d’extraction variés

La plante reste en l’état

  • Infusion : Cette technique de préparation est la plus simple pour profiter des bienfaits des plantes ; il suffit de mettre les végétaux (séchés ou fraîchement cueillis) dans de l’eau portée à ébullition et de laisser reposer (entre 5 minutes et 1 heure). Bon à savoir : la tisane est, selon les spécialistes, le nom de la boisson obtenue après infusion !
  • Macération : Les plantes (fraîches ou sèches) sont hachées ou réduites grossièrement en poudre ; on les trempe ensuite quelques heures dans de l’eau froide ; enfin on filtre avant de déguster à température ambiante ou légèrement tiédi. On utilise notamment la macération pour les plantes médicinales dont les principes actifs sont sensibles à la chaleur. La macération se fait aussi dans de l’huile végétale, notamment d’olive, afin d’exploiter les propriétés aromatiques et médicinales des végétaux : camomille, consoude, lavande, mélisse, menthe poivrée, romarin, thym…
  • Décoction : La décoction est semblable à l’infusion sauf qu’on l’utilise pour les parties dures des plantes : racines, bois, tige, graines… Le temps d’ébullition ‘plante/eau’ varie selon la dureté des parties végétales : minimum 10 minutes ; ensuite, on filtre pour obtenir le décocté.
  • Poudre : Séchées, puis pulvérisées en particules très fines et enfin tamisées, les plantes sont généralement mises en gélules.
  • Teinture mère (TM) : Si cette macération de plantes fraîches dans de l’alcool se conserve longtemps (environ 5 ans), la pratique devrait bientôt disparaître (réglementation européenne).
  • Suspension Intégrale de Plante Fraîche : On obtient la SIPF par cryobroyage = pulvérisation de la plante sèche sous azote liquide à – 196°C. Avantage : cela permet une longue conservation des molécules actives.

Extraits de plantes médicinales

  • Extraits Secs (ES) ou Extraits Fluides classiques (EF) : On obtient ces extraits après macération dans de l’eau ou de l’alcool puis évaporation du solvant.
  • Extraits fluides de Plantes Standardisées (EPS) : Cette pratique, brevetée, est considérée comme l’une des meilleures actuellement ; elle permet en effet une meilleure concentration de principes actifs que les tisanes. Son principe : broyage à froid des plantes (- 90°C), puis extraction de leurs molécules dans un mélange ‘eau + alcool’.

Utiliser les plantes médicinales pour se soigner n’est pas sans danger. Leurs principes actifs peuvent être très puissants. Consultez un bon phytothérapeute en faisant confiance au bouche-à-oreille. Privilégiez les herboristeries et les pharmacies. Vous y trouverez, outre des produits qualitatifs, de bons conseils.